Chantier d'éradication d'une première station de Jussie à grandes fleurs dans la réserve
Suite à la découverte d'une première station de Jussie à grandes fleurs en 2024 et après un premier été consacré à l'arrachage manuel des plantes, la Maison de l'Estuaire a expérimenté une opération plus radicale en juillet 2025.
Dans le cadre de sa mission de gestionnaire de la Réserve naturelle nationale de l'estuaire de la Seine, la Maison de l'Estuaire suit la répartition des espèces exotiques envahissantes végétales. A l'occasion des suivis réguliers de la flore, les botanistes de la Maison de l'Estuaire ont découvert plusieurs pieds de Jussie à grandes fleurs (Ludwigia grandiflora) au sein du secteur subhalophile. C'est une plante exotique originaire d'Amérique du Sud, considérée comme envahissante. Elle est en effet capable de s'étendre très rapidement et de former des tapis très denses en milieu aquatique ou humide. Elle menace la flore locale, altère les équilibres écologiques et perturbe directement les activités agricoles et de chasse.
Une intervention précoce, dès la première apparition d’une espèce sur un territoire, est la meilleure des stratégies d’intervention. C’est avec cette volonté d’agir au plus vite qu’un chantier d’éradication de la Jussie à grandes fleurs a été organisé cet été. Le chantier a consité à décaisser mécaniquement le sol sur une profondeur d'un mètre et à enfouir dans la foulée les terres contaminées par la plante.
Ce chantier intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030. Jean-Benoît Albertini, préfet de la Seine-Maritime et Elsa Pépin sous-préfète du Havre se sont rendus sur site le 18 juillet dernier, accompagnés de Pascale Faucher, directrice territoriale de l’Agence de l’eau Seine-Normandie et Sandrine Pivard, directrice adjointe de la Dreal Normandie. Ils ont pu échanger avec les équipes techniques du chantier, les botanistes de la réserve et les conducteurs de travaux mobilisés sur le terrain.
Les différentes opérations sont menées grâce au soutien financier de l’État via le Fonds vert biodiversité à hauteur de 92 280 € et au cofinancement de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie à hauteur de 61 520 €.
Cette opération est maintenant suivie d'une surveillance étroite du site, afin de détecter le plus rapidement possible toute éventuelle repousse de la Jussie à grandes fleurs.
Scientifique Gestion
