Alors que les bois ne couvrent qu'une part infime du territoire de la réserve, les haies sont un peu mieux représentées, notamment au marais de Cressenval. Bien qu’ils ne soient pas des habitats typiquement estuariens, ils jouent cependant plusieurs rôles, comme celui d’habitat d’espèces patrimoniales (Pipistrelle de Nathusius, Lucane cerf-volant, Cigogne blanche), de refuge pour la faune ou encore de corridor écologique.
La gestion entreprise a ainsi pour objectif d’assurer leur conservation sans permettre leur extension.
Au sein des bois, une gestion par coupe ponctuelle et par pâturage permet de créer une mosaïque de faciès fermés et semi-ouverts.
Le réseau de haies a fait l’objet d’une opération de restauration au niveau de trouées apparues à la suite de chutes d’arbres ou de coupes d’essences exotiques. Plus de 500 plants de Peuplier noir ont ainsi été plantés à divers endroits de la réserve naturelle (marais de Cressenval, pointe de Tancarville et allée des peupliers du Hode). Ils sont issus de souches génétiques prélevées sur des arbres de la vallée de la Seine et ont été élevés en pépinière.
Essence arborescente typique des forêts alluviales pionnières, le peuplier noir sauvage (Populus nigra) fait partie des espèces en voie de disparition suite à la dégradation majeure de son habitat dans les principales vallées fluviales françaises (Rhin, Rhône, Loire, Gironde, Seine). En outre, cette essence, qui peut atteindre 35 m de haut et vivre 400 ans, présente de nombreux atouts écologiques : ses bourgeons attirent par exemple de nombreux insectes, tout comme son épaisse et rugueuse écorce, aux cavités très prisées par les chauves-souris.