Les prairies humides occupent la majeure partie du marais de Cressenval. 230 Ha ont été remis en herbe entre 2013 et 2022, suite au rachat des terrains par le Conservatoire du Littoral. L’objectif est de conserver une gestion mixte par fauche et pâturage extensif et d’améliorer la diversité floristique et faunistique des prairies. Il reste environ 70 Ha des parcelles en cultures (dont 50 Ha en réserve).
Comme pour le reste de la réserve, l’exploitation agricole est réglementée pour favoriser la biodiversité présente. Sur Cressenval, le sursemis est interdit ainsi que l’apport d’engrais organique, la fertilisation doit être uniquement minérale et ne doit pas dépasser 40 kg (N/K/P)/ha/an. De plus, les traitements phytosanitaires sont proscrits et la charge en bétail ne doit pas dépasser 1 UGB/an/ha et 2 UGB/ha en instantané.
Le marais de Cressenval est composé de prairies humides, pour la plupart riches en nutriments (eutrophes), du fait des inondations, du pâturage et des apports d’engrais. Ces prairies sont dans l’ensemble dominées par les graminées et assez pauvres en plantes à fleurs, qui leur confèrent un aspect dense et peu coloré.
L’analyse des groupements de végétation effectuée par le Conservatoire Botanique National de Bailleul révèle la présence d’un groupement relativement répandu mais présent uniquement au marais de Cressenval, caractéristique d’un mode de gestion mixte par fauche et pâturage. Il s’agit de l’Hordeo secalini Lolietum perennis typique des prairies riveraines de cours d’eau, également présent au marais Vernier, dans la vallée de la Risle et la basse vallée de la Seine.
Les troupeaux attirent par exemple les Hérons garde-boeufs, de plus en plus nombreux dans l’estuaire de la Seine.