Les marais endigués

RÉSERVE NATURELLE DE L'ESTUAIRE DE LA SEINE

 

Suite à l’aménagement de digues insubmersibles entre 1895 et 1920, étrécissant le lit du fleuve, de nouvelles terres émergées vinrent combler l’espace entre le canal de Tancarville et la digue insubmersible nord et donnèrent naissance aux marais endigués. En tant qu’unique propriétaire, l’Etat imposa à l’époque un parcellaire équitable, découpé selon un axe Nord/Sud en longues et fines bandes de terres, exploitées pour le pâturage, le foin ou pour la chasse au gibier d’eau.

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Bien qu’endigués, ces marais restent périodiquement alimentés par les eaux estuariennes, via de nombreuses vannes installées dans la digue insubmersible (sous la route de l’estuaire et le chemin de halage). Elles permettent de gérer le va et vient des eaux entre les marais et l’embouchure via les filandres.

Ces marais semblent très homogènes et le vert des prairies humides prédomine. Le roseau s’est installé dans les zones les plus humides, le long de la digue et de nombreuses mares de chasse, baissières (vestiges d’anciennes filandres) et fossés apportent une diversité écologique supplémentaire et remarquable.

Les roselières

Cet écosystème occupe les espaces les plus inondés et humides des marais endigués, les bordés de mares et de fossés. La régulation des niveaux d’eau dans ces secteurs offre une certaine stabilité, qui favorise notamment la nidification de deux espèces d’oiseaux emblématiques de ce milieu, le Busard des roseaux et le Butor étoilé.

Les prairies humides

Elles représentent l'un des principaux écosystèmes de la réserve naturelle avec leur superficie de plus de 1600 hectares. Il en existe différentes formes selon le cortège de plantes qui les composent. Certaines sont inondées en partie par les eaux saumâtres de l'estuaire à l'occasion des grandes marées et le sont plus ou moins longuement au printemps.

Des plantes peu communes, comme le Jonc de Gérard ou le Trèfle écailleux peuvent s'accommoder de cette petite touche de sel et font de ces prairies dites "subhalophiles" des milieux naturels d'une grande valeur, elles sont même uniques en Normandie d'après les spécialistes. D'autres sont baignées principalement par des eaux douces, comme les prairies du marais du Hode.

En plus de leur grande diversité floristique, les prairies constituent également un habitat de prédilection pour bon nombre d'oiseaux (zones de nourrissage, de halte migratoire et de reproduction). Elles représentent un terrain de chasse pour les mammifères (chauves-souris, mustélidés...).

Plutôt pâturées à leur origine, elles sont aujourd’hui majoritairement exploitées pour le foin, récolté plus tardivement pour favoriser la nidification des oiseaux et le cycle de vie des insectes.

La bergeronnette flavéole et le pipit farlouse

Ces deux espèces de passereaux nichent dans les prairies et se portent plutôt bien. 

La bergeronnette flavéole est un oiseau très coloré. Le mâle présente une calotte et les joues vert olive, tandis que la gorge et le ventre sont jaune citron. C’est un oiseau à la silhouette élancée se terminant par une longue queue souvent agitée. C’est une espèce migratrice, hivernant en Afrique, au sud du Sahara, qui revient s’installer début avril pour nicher sur les territoires proches des côtes de la Manche et dans les îles britanniques.

Le pipit farlouse présente une silhouette proche de la bergeronnette, légèrement plus petite de corps et de queue. C’est un oiseau majoritairement brun olive, au dos et au ventre striés de brun foncé. La femelle et le mâle sont identiques. C’est une espèce plus sédentaire qui reste hiverner en Europe en fuyant les zones enneigées.

Toutes deux se nourrissent principalement de petits invertébrés - insectes, larves, araignées, vers et mollusques - qu’ils capturent en chassant au sol, mais aussi de graminées et autres plantes.

Les mares

La réserve naturelle présente un réseau de mares qui est exceptionnel, autant en densité, qu’en nombre, puisque ce dernier est proche des 300 (dont 186 mares de chasse actives). Pour les mêmes raisons qui expliquent la diversité des roselières et des prairies (variations de la salinité, du niveau d'inondation, des pratiques d'entretien), les mares abritent une importante biodiversité et de nombreuses espèces assez rares en Normandie, aussi bien animales (Pélodyte ponctué, Grenouille de Lessona, Agrion nain) que végétales comme la Baldéllie fausse renoncule.

Les fossés

Tantôt d’eau saumâtre, tantôt d’eau presque douce, selon le gradient de salinité de l’estuaire, des dizaines de kilomètres de fossés sont entretenus pour permettre à l’eau et à la faune aquatique de circuler entre la Seine et les marais enclavés par les digues. De multiples vannes et buses à clapet, implantées tout au long de la route de l’estuaire et du chemin de halage, permettent au précieux liquide d’y entrer ou d’en sortir.


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