Lancement du projet européen LIFE AWOM en faveur du Phragmite aquatique

14 organisations de Belgique, de France, d’Espagne, du Portugal et du Sénégal se mobilisent avec l'aide de l'Union Européenne pour tenter de sauver le Phragmite aquatique, un passereau menacé d'extinction.
Lancement du projet européen LIFE AWOM en faveur du Phragmite aquatique

Le Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola), est un passereau qui ressemble à s'y méprendre au Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus). Il vit dans de vastes marais occupés par des hautes herbes comme les laîches ou des hélophytes de petite à moyenne taille, au sein desquels il se nourrit essentiellement d’insectes, d’araignées ou d’autres petits invertébrés. De couleur brun-olive striée de gris et de noir au niveau du dos et des ailes, elle tourne au brun-fauve au niveau du ventre. Mais il est surtout reconnaissable au large sourcil blanc crème qui lui barre le côté de la tête, au-dessus de l’œil.

Ce petit oiseau de 13 cm de long et pesant 10 à 12 g est aussi un migrateur au long cours, qui navigue entre l’Europe et le Nord-Ouest de l’Afrique, ses quartiers d’hiver.

Mais il est malheureusement connu pour être le passereau le plus menacé d'extinction en Europe continentale, ce qui lui vaut d’être inscrit sur la liste rouge mondiale des espèces menacées d'extinction, établie par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En effet, près de 95% de sa population a disparu au cours des 100 dernières années !

Or la France joue un rôle majeur dans la conservation de la population de cette espèce, puisqu’elle en accueille la quasi-totalité au cours de la phase de migration postnuptiale (août-septembre). C’est pourquoi l’Etat françaisse mobilise depuis plus de 15 ans à travers l’élaboration et l’application de deux Plan National d’Action en faveur du Phragmite aquatique, afin de lui offrir un réseau satisfaisant de sites de halte migratoire et de participer ainsi au rétablissement de la population de l’espèce dans un état de conservation favorable. L’estuaire de la Seine constitue ainsi l’un des sites les plus importants de halte migratoire pour le Phragmite aquatique lors de sa migration postnuptiale et la Maison de l’Estuaire participe activement à la stratégie nationale de conservation de l’espèce par ses activités de suivis et de gestion.

C'est dans ce contexte que nous avons ainsi le plaisir de vous faire part du lancement du programme européen LIFE AWOM (Aquatic Warblers On the Move) 2025-2029 ! Ce projet est coordonné par l’organisation Wetlands International et réunit 14 organisations de Belgique, de France, d’Espagne, du Portugal et du Sénégal pour restaurer des zones humides sur 20 sites, améliorer les connaissances et promouvoir des pratiques de gestion plus adaptées.

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La Maison de l’Estuaire, en tant que gestionnaire de la Réserve naturelle de l’estuaire de la Seine est fière d’être partie prenante de ce projet ambitieux. Plusieurs actions sont ainsi programmées dans les années à venir dans le but d’améliorer les conditions d’accueil du Phragmite aquatique dans l’estuaire de la Seine, où il fait halte chaque année au cours du mois d'août.

La priorité est donnée à la restauration de roselières vieillissantes, afin de favoriser les mosaïques d’habitats et les milieux ouverts sélectionnés par l’espèce lors de sa halte migratoire. L’idée est d’exercer une pression mécanique quelques années sur les roselières et de complémenter ces actions de broyage par une pression de pâturage pour que cette restauration soit pérenne dans le temps. Les premiers chantiers de broyage vont démarrer à l’automne, après le passage postnuptial des Phragmites aquatiques sur la réserve naturelle.

 

 

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